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L’être humain ne cessera jamais de m’étonner. Sa capacité à être inhumain parfois, celle à se regrouper spontanément autour d’une cause commune, sa stupidité, son intelligence. Nous sommes les êtres les plus paradoxaux qui soient et pourtant ça ne nous choque jamais, c’est normal.

Mais malgré notre unicité, ces dernières années, à cause du confort relatif de nos sociétés occidentales modernes, notre plus grande capacité est celle d’être un troupeau de gentils moutons qui suit sans ciller ou presque les bergers que sont nos dirigeants.

Il a suffit d’une photo, pour faire en sorte que le troupeau s’élève (dans sa grande majorité) contre les atrocités de la guerre, pour l’accueil des réfugiés ou en tous cas, la prise en considération du problème. Et pourtant, ça fait des années que des gens qui tentent de fuir la misère ou la guerre dans leurs pays d’origine, utilisent des moyens extrêmes pour y parvenir. Mais c’est cette terrible photo qui a tout fait.

Puis une fois l’émotion passée suscitée par cette photo, un mouton s’élève au dessus du troupeau pour dire : « Mais non, l’image est différente de la réalité » et là plein d’autres moutons suivent encore, ce qui sépare le troupeau en deux. Et souvent même au sein des troupeaux c’est le bordel total.

Et c’est la même chose pour tout, les moutons suivent, réagissent aux cris des loups, mais aucun ne dit : « non mais attendez, on a peur du loup, la solution c’est de combattre les loups »

Le troupeau est guidé par ses émotions et le berger est guidé par les émotions du troupeau et agit en fonction afin que le troupeau reste un bon troupeau.

A aucun moment, le berger qui lui (normalement) détient le savoir, ne dit : « NON, troupeau votre émotion est sans doute légitime, mais vous ne savez pas tout, la réalité des choses est toute autre, ne vous inquiétez pas mon troupeau, je veille sur vous et je prends les bonnes décisions. »

Je sais, je suis un mouton un peu rêveur.

Et oui le berger n’a qu’une chose en tête : être de nouveau le berger qui sera élu lors des prochaines élections de bergers, alors il surfe sur la vague des émotions du troupeau et leur dis ce qu’il veut entendre et pactise avec le loup en lui sacrifiant quelques moutons de ci de là. Il n’est pas con le berger.

Il n’arrive pas non plus qu’un mouton se dise : « Hé mais moi je pourrais faire mieux que le berger actuel, j’ai plein d’idées et de solutions aux problèmes des moutons »

C’est normal, les bergers ont fait en sorte de rendre inaccessibles leur métier de bergers. C’est qu’ils ne sont vraiment pas cons les bergers…pas comme les moutons !

De temps en temps, les moutons se rebellent et se rendent en tracteur jusqu’à la ferme, mais les bergers ont l’habitude et donnent double ration afin de calmer les moutons en colère.

Ceci étant, l’histoire a montré que parfois les moutons étaient capables de se mettre très fort en colère et que la double ration ne suffisait pas à apaiser les moutons. Des têtes de bergers et bergères sont tombées et des moutons ont pris la place des bergers.

Mais ils se sont vite rendus compte que de guider un troupeau, c’était très difficile.

Heureusement pour nos bergers, on arrive bientôt à la période de tonte, ils vont pouvoir remplir leurs bas de laine.